Etre en lien, avoir des nouvelles de la famille, des amis, c’est tenir ensemble …

18 avril 2014 at 15 h 29 min

arton3606 2Dans ce temps de crise, une grande part du travail de notre équipe à Bangui consiste à maintenir des liens et partager des nouvelles. Voici une réflexion écrite par Froukje Dijkstra, une des volontaires de cette équipe.Comment tenir le coup ? Guy raconte : « quand on a du fuir la violence dans la nuit, nous étions cachés à 4km de notre village, dans la brousse. J’ai dit aux animateurs et aux familles qui étaient avec moi : nous ne sommes pas seuls, nos amis dans le monde nous font parvenir des messages à la Cour, en ce moment même. Et je ne me suis pas trompé. On va s’en sortir. Vive l’amitié, et vive la solidarité. »

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A Bangui, chaque jour, les habitants inventent leur réponse. Et celle qui vient spontanément c’est être en lien avec d’autres, avoir des nouvelles des autres, loin ou proches. C’est cela qui vous donne du courage, de la joie et de la force pour continuer à croire qu’il y aura un demain meilleur.

Pour Bruno : « tant qu’on peut avoir des nouvelles, on peut tenir. Des nouvelles de notre famille, de notre pays et de nos amis, d’ici et d’ailleurs ». Clara ajoute : « même si la situation est difficile dans le quartier, il faut au moins sortir pour avoir des nouvelles ».

Sur l’un des plus importants sites de personnes déplacées de Bangui, une douzaine de poste radios ont été offerts par une ONG. Le porte-parole des habitants du camp souligne : « Sans information, c’est la désinformation ». Et il envisage avec d’autres d’organiser des points d’information à heures régulières pour se regrouper et écouter ensemble les nouvelles aux postes.

 Pour Gilbert : « Le travail, c’est aussi un lieu de rassemblement pour faire des échanges. Je vais au travail même si cela fait six mois que je ne suis pas payé. Tous les jours quand on se voit, on se retrouve, on se console : « comme ça ne va pas chez toi, viens chez nous ». Ça consolide les liens. Quelqu’un qui accepte de t’accueillir chez lui, c’est très fort. Les enfants vont s’en souvenir ».

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Etre informé est important mais aussi se savoir soutenu.     (…)

Se disperser… pour être plus en sécurité ?

23 janvier 2014 at 13 h 30 min

Bangui-Tentes

Comment préserver la famille, les solidarités familiales, au cœur du tumulte et de la violence armée ? C’est la première préoccupation des Centrafricains, en particulier à Bangui.

C’est elle qui a conduit les familles à se disperser. Les habitants de Bangui ne sont pas restés blottis ou terrés chez eux, mais ont développé une toute autre stratégie, celle qui aboutit au résultat actuel : la moitié des habitants de la capitale (800 000 habitants) a quitté son domicile. Pourquoi de tels déplacements de population ? Pourquoi cette dispersion des familles dans la ville ? Certes, la crainte des dégâts collatéraux, des combats et les pénuries alimentaires constituent une bonne part de l’explication de cet exode massif, mais pas seulement.