« Nous sommes pareils »
Il y a quelques jours, G. une des mamans de la Cour où elle a trouvé refuge depuis un mois, va faire moudre le maïs. Elle part à pied, elle a quelques kilomètres à faire. Quand elle est presque arrivée à l’endroit habituel, elle voit un attroupement embêter une jeune fille, on veut l’emmener à l’écart. Heureusement une autre personne intervient et demande qu’on la laisse tranquille. La jeune fille s’enfuit…
Tout en faisant moudre son maïs, G. réfléchit au chemin qu’elle va prendre au retour afin d’éviter des ennuis dont elle a été témoin. Elle met le grand bassin sur sa tête et décide de changer de direction. Mais elle croise un autre groupe, lui aussi mal intentionné.
Heureusement, une autre femme mesurant sans doute le danger, vient vers elle et l’appelle : « viens ici, ma fille, lui dit-elle, je vais t’aider, il y a quelque chose qui va pas avec ton bassin, viens, je t’aiderai à bien ranger ». C’était une excuse, pour la protéger. « Je t’ai vue, lui dit-elle, tu es une maman comme moi qui travaille et veut nourrir sa famille. Je ne veux pas qu’on t’ennuie ». Et la femme la guide alors hors du quartier, jusqu’au goudron où elle est en sécurité.
G. parvient enfin à la Cour toute tremblante et à travers ses larmes raconte : « C’est une maman musulmane et elle m’a protégée. Comment peut-on se faire du mal comme ça, dans notre pays. » Et puis, désemparée : « Comment faire si on doit rester ici ? Qui va nourrir ma famille ? J’ai besoin de sortir. Si nous ne pouvons plus bouger ce sera encore plus difficile ». Et G. d’ajouter : « ils sont comme nous : nous sommes tous pareils ».
20.2.14
Bonjour
Vous êtes tous d’une générosité et d’un courage extraordinaire dans les circonstances terrible!
Vivement que vous soyez libres de reprendre le contrôle de votre pays en paix!
Pensant à vous.
Mary